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Des œuvres du Musée du Louvre, des concerts de la Philharmonie de Paris, ou des spectacles de l’Opéra national de Paris font leur entrée dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). En version numérique. A la maison d’arrêt des hommes, dans une salle de classe du centre scolaire du bâtiment D1 réservé aux longues peines, un grand écran, un vidéoprojecteur, deux enceintes et quatre pupitres disposant de tablettes ont été installés. Soit le matériel nécessaire pour accéder au musée virtuel appelé « Micro-Folie », la 500e du genre et la première en milieu pénitentiaire.
Dans cette plus grande prison d’Europe, qui compte actuellement 4 350 détenus, soit un taux d’occupation de 156 %, l’arrivée de ce dispositif culturel, habituellement installé dans les quartiers prioritaires et en milieu rural, apparaît symbolique. « On est des privilégiés, on ne sera pas nombreux à pouvoir en profiter. Pourtant, avoir des moments qui permettent de rompre avec notre quotidien, on ne demande que ça », confie Mehdi, l’un des quatre prisonniers conviés, vendredi 4 octobre, à l’inauguration de cette Micro-Folie, en présence de la chorégraphe Blanca Li, présidente de l’établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette, coordonnateur du dispositif.
Pour accéder à ce musée numérique, comptant près de 4 000 œuvres (peintures, sculptures, photos, spectacles, etc.) issues principalement des collections de douze établissements nationaux, les détenus devront se porter volontaires puis seront sélectionnés, en fonction de leur profil et de leur comportement, par l’administration pénitentiaire. Des séquences en petits groupes (de cinq à six personnes) seront alors organisées et encadrées par un personnel du centre scolaire ou un médiateur.
« La prison est une privation de liberté, pas une restriction d’accès aux soins, à l’éducation, aux sports et à la culture », fait valoir Stéphane Scotto, directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris. « Le beau appartient à tout le monde », ajoute Marc Guillaume, préfet de la région Ile-de-France. D’un coût de 40 000 euros, cette Micro-Folie vient compléter les actions culturelles (bibliothèque, résidence d’artistes) déjà en place à Fleury-Mérogis pour une enveloppe globale de 400 000 euros. « Dans cette période où la calculette va être de sortie pour les budgets publics, il faut passer de combien ça coûte à pourquoi on le fait », rappelle Stéphane Scotto. « La Micro-Folie n’est pas un gadget mais un outil de réinsertion et de socialisation. Il faut rendre utile le temps de la détention », insiste Edouard Foucaud, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation de l’Essonne.
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